vendredi 12 juin 2015

Le Centre de Santé, structure plus fragile qu'il n'y parait : l'exemple de Colombes (92)


Article de Jean Pierre Trinh-Khac
La survenue de licenciements a toujours son lot de drames humains, qu’on ne saurait trop sous-estimer. Le licenciement de médecins spécialistes et de dentistes du CMS de Colombes fait peut-être partie de cette catégorie. Mais en matière de drame humain, plutôt que des licenciés eux-mêmes, ici il s’agit plutôt de celui de la population de tout un quartier économiquement et socialement défavorisé, abandonné à ses problèmes de santé, privé de médecins spécialistes et dentistes de proximité par la volonté municipale.

Quels enseignements pouvons-nous tirer du licenciement par la mairie de Colombes, des médecins et dentistes salariés du CMS qui a eu lieu fin 2014 ?

Avoir le recul pour y voir plus clair n’est pas facile, lorsque l’on a vécu soi-même ces évènements. Après une mise en contexte préalable, nous allons reprendre le fil des évènements qui se sont déroulés entre novembre et décembre 2014. Nous nous efforcerons de nous en tenir aux faits, tout en développant certains aspects pour mieux comprendre ce qui était (et reste) un enjeu dans cet évènement.


Historique et contexte socio-économique du CMS de Colombes
Colombes est une ville de 85 000 habitants de la petite couronne parisienne anciennement dirigée par une majorité conduite par les communistes, avant qu’en 2001 ne se produise une bascule historique vers l’UMP. La ville est revenue sous administration socialiste en 2008 le temps d’une mandature, pour être reconquise par la droite en 2014. Elle est à la fois limitrophe de la préfecture des Hauts-de-Seine, Nanterre et du département voisin du Val-d’Oise, puisque situé au Nord du 92.

Il n’est pas facile de proposer un accès équitable aux soins vers une population située dans ce secteur urbain défavorisé de Colombes. Je veux parler d’une offre médicale disponible et de proximité. L’installation géographique des professionnels de santé libéraux n’est pas soumise à une réglementation et ceux-ci ne sont pas naturellement enclins à exercer dans des quartiers considérés comme « socio-économiquement difficiles ». Par ailleurs le maillage territorial des hôpitaux n’est pas toujours en mesure de répondre de façon satisfaisante à tous les besoins de soins, notamment les soins ambulatoires.

Un centre de santé est conçu pour répondre aux besoins de santé de ces populations, dans un environnement frappé par une raréfaction de l’offre médicale. Ici comme ailleurs, celle-ci doit pouvoir représenter un prolongement de l’offre hospitalière. Car cette dernière ne peut ou ne veut assumer des consultations de premier recours telle que la médecine générale ainsi que celles de nombreuses spécialités lorsqu’elles ne sont pas rattachées directement au fonctionnement d’un service hospitalier. Voilà ce que le CMS de Colombes avait modestement l’ambition de représenter. Ouvert par la municipalité de Colombes en 1968, il proposait alors un service médical qui a été complété par un service dentaire en 1969. Le CMS, conventionné avec le Conseil Général, a accueilli le centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) en 1975. Son implantation ancienne dans un quartier historiquement défavorisé dit du « Petit Colombes », limitrophe de Nanterre, est tout à fait adaptée à l’objectif de remplir cette mission de soins que lui avait assignée depuis cette époque la majorité communiste installée à la mairie de Colombes.

implantation des professionnels de santé libéraux et du CMS à Colombes
Offre de soins du CMS de Colombes (jusqu’à 2014)
L’ouverture du CMS est assurée du lundi au vendredi. Cinq postes de consultation médicale et deux fauteuils de dentistes sont disponibles. Un service radiologique assure la radiologie standard, des échographies, des écho-dopplers vasculaires et de façon notable, des mammographies. Il existe un centre de prélèvements biologiques (lesquels sont ensuite acheminés vers un laboratoire extérieur).

Toutes les prestations, comme à l’hôpital, sont proposées aux assurés sociaux qui en font la demande, qu’ils soient ou non résidents à Colombes. La pratique de l’exonération du tiers payant est généralisée, sur présentation d’une carte vitale valide et de justificatifs à jour de la CPAM. Par ailleurs, outre les soins dentaires et médicaux, une activité de planning familial est proposée. Nous aurons l’occasion de revenir plus tard sur le sort particulier du planning familial.

L’effectif comprend (en dehors des agents administratifs et d’accueil assurant le fonctionnement du CMS) : 7 médecins généralistes, une cardiologue (pouvant pratiquer des écho-Dopplers cardiaques sur place avec l’échographe), un ORL, une rhumatologue, un dermatologue, trois gynécologues (dont une spécialiste et deux omni-praticiens titulaires du DU de gynécologie), deux radiologues, un dopplériste, deux dentistes, quatre infirmières. Enfin participant au planning familial, il y a deux conseillères conjugales.

Cet important investissement en moyens humains et en matériel avait été consenti de façon active grâce à une politique de recrutement ayant régulièrement permis le renouvellement des praticiens au fil des années et également grâce à des subventions publiques venant couvrir un partie des dépenses en matériel (numérisation de la radiologie, acquisition d’un mammographe, d’un échographe, de fauteuils dentaires).

L’activité couverte représente plus de 6000 patients individuels, couvrant un nombre encore plus important de consultations à l’année. Les médecins et dentistes du CMS assurent à la fois des soins et un suivi de patients chroniques mais également il faut le préciser, une offre de consultation d’urgence au quotidien, se rajoutant quotidiennement au planning.

Licenciement des médecins, dentistes, reclassement d’agents administratifs et d’accueil
C’est une volonté extrêmement déterminée qui a conduit la municipalité à vouloir brutalement éliminer les médecins spécialistes et dentistes du CMS. Pour ne pas réitérer l’échec de sa première tentative contre laquelle une mobilisation des habitants de Colombes avait pu s’organiser (en 2007), la maire gouverne au pas de charge et dans le plus grand secret.

Dans un premier temps, la nouvelle élue parvient à se faire réélire après une défaite électorale à l’élection précédente, en affirmant qu’en aucun cas une fois élue elle ne viendra s’attaquer au CMS de Colombes.
A peine six mois plus tard, les premiers éléments se mettent en place. Il reste moins de trois mois avant la trêve de fin d’année. L’entourage de la maire commence à faire filtrer des intentions de licenciement sans en dévoiler précisément l’ampleur ou l’échéance, laissant le personnel et les patients fréquentant le CMS dans l’incertitude. Au début de novembre, la presse est alertée. Celle-ci interroge la mairie de Colombes qui justifie son intention de réduire l’activité du CMS pour des raisons financières. Un déficit est chiffré à  trois millions d’euros. Celui-ci ne pourra jamais être confirmé par l’examen du détail des comptes du CMS.

Malgré cette annonce publique, les contours exacts de la décision ne sont toujours pas dévoilés pendant plus d’un mois. Puis fin novembre, il faut bien se rendre à l’évidence, de nombreuses consultations vont définitivement être fermées au 31 décembre 2014. Toutes les spécialités, le service dentaire et la radiologie sont concernées.

Une mobilisation s’organise au CMS et dans Colombes
Les personnels médicaux et paramédicaux sont déterminés à faire valoir l’utilité du maintien du CMS contre la décision prise par la mairie. Car celle-ci ne semble pas vouloir se préoccuper de l’avis des professionnels de santé ou des habitants du quartier.

Dès le 13 novembre 2014, malgré l’interpellation de la maire par lettre ouverte, demandant des explications aucune réponse n’est obtenue. Des moyens sont improvisés face à une annonce qui laisse peu de temps de réaction, grâce notamment au soutien éminent et actif de l’USMCS qui apporte de précieux et pertinents conseils et ainsi qu’un accès à son réseau de contacts. Une collaboration fructueuse se noue également avec des contacts pris dans le milieu associatif et politique local. Très vite, grâce à une coordination stratégique et efficace, le mouvement prend de l’ampleur. C’est le temps des tracts, affiches, boites mail, comptes twitter et whatsapp envahies de centaines de messages. Une pétition obtient en très peu de temps un grand nombre de signatures (environ 6000 au total). L’ensemble des élus de l’opposition municipale réclame une annulation de la décision. Les syndicats relaient les revendications des agents du CMS. Cette mobilisation générale se traduira le 6 décembre 2014, par une mobilisation dans les rues de Colombes qui fera date.

Les habitants informés de la décision ne comprennent pas les raisons invoquées par la mairie tant celles-ci semblent illogiques. Comment pallier le manque de médecins qui va en découler aujourd’hui et pire encore dans les années à venir ? Les Colombiens sentent bien qu’il y a une escroquerie dans l’élection récente de la maire qui contredit ses propres arguments de campagne. Alors même qu’un motif financier est invoqué, que penser du fonctionnement d’un CMS se trouvant privé par la suppression des consultations, de plus de la moitié de ses recettes (remboursement des consultations par l’assurance maladie) ? Que penser encore de l’abandon du matériel médical acquis récemment (échographe, appareils radiologiques numérisés, mammographe) ? Il faut rappeler que la maire avait elle-même conduit des travaux permettant la rénovation de l’accueil du CMS en 2007.

Mais surtout que penser de l’état de santé d’une population manquant par ailleurs déjà de ressources financières et largement malmenée par la crise. La proximité de soins médicaux financièrement accessibles était une chance pour un quartier frappé par une précarité à la fois économique et pour sa santé, de continuer à se soigner pour un coût abordable.

Une décision non pas financière mais politique
C’est donc une décision lourde de conséquence que va prendre la municipalité de Colombes de congédier les médecins spécialistes, radiologues et dentistes du CMS de Colombes.

La maire reste donc sourde à toute forme d’argumentation. Sollicitée pour une entrevue qui ne sera obtenue que trop tardivement et qui ne sera qu’une mascarade (aucune proposition de moratoire pour permettre une amélioration de la gestion n’est retenue). Celle-ci est sûrement destinée à ne pas prêter le flanc aux critiques d’autisme.
Le train municipal roule donc à toute vapeur vers le clash annoncé. Et celui-ci aura lieu lors du vote solennel de la suppression des postes en conseil municipal du 18 décembre 2014.
Au préalable, on apprend la révocation des prérogatives de l’élue de la majorité à la Santé qui avait eu le tort de recevoir certains médecins du CMS et projetait de prendre contact avec la direction de l’ARS et de la Fédération des CMS pour tenter de trouver une remédiation.

Au cours de ce conseil municipal seront prononcées quelques déclarations fracassantes de l’opposition prenant fait et cause pour la défense du CMS. C’est également en cette circonstance que seront mises à nu de façon éclatante les contradictions dont fait preuve la municipalité dans sa gestion du CMS. Curieusement, en l’absence de la nouvelle élue à la santé, qui ce jour là assistait à un spectacle à Colombes…

Qu’importent les contraintes réglementaires administratives auxquelles est soumise l’action de la municipalité, le Comité Paritaire Technique n’est pas consulté. En droit administratif, cela peut conduire à l’invalidation de l’arrêt municipal de suppression de poste. Un recours gracieux est porté à la connaissance de la préfecture de département seule habilitée à juger de la légalité des décisions prise par la municipalité.

Par ailleurs, la gestion municipale du CMS a depuis fort longtemps été analysée par la Chambre régionale des comptes qui a jugé que l’importance des moyens humains et financiers alloués au CMS devait en toute logique être servi par une utilisation encore plus efficace des lieux. En d’autres termes, il était utile pour en améliorer la rentabilité, d’augmenter le temps de consultation médicale. L’amputation des effectifs médicaux et dentaires va à rebours de cette logique. Surtout lorsque d’un autre côté, la masse salariale correspondant aux effectifs d’agents administratifs du CMS ne diminue pas. En effet, en tant que fonctionnaires du corps des agents territoriaux, ceux-ci demeurent inscrits sur la liste des employés municipaux en attendant d’être reclassés dans les autres services de la ville.

La municipalité prétend devoir réduire le budget municipal du fait d’un manque à gagner lié à la réduction des levées de taxes professionnelles sur le territoire de Colombes. Celle-ci fait notamment suite au départ de la ville de Colombes d’un très gros employeur (la société Thalès). Non seulement, elle ne réduit pas d’autres budgets non vitaux pour la municipalité, mais elle prétend augmenter certains budgets, à savoir notamment celui de la sécurité par la création d’une brigade cynophile.
Enfin, on finira par apprendre que la ville de Colombes pourra finalement bénéficier d’une enveloppe substantielle (plus de deux millions d’euros) d’une compensation financière octroyée par l’Etat pour que la ville de Colombes puisse continuer à assumer ses missions publiques…

Engluée dans un débat très animé, la maire laisse échapper en cours de conseil municipal son reniement complet à ses engagements passés, à savoir un projet de transformation du CMS en structure médicale de fonctionnement libéral, une maison de santé.

Par la suite, c’est dans la plus grande confusion que s’effectue le licenciement des médecins du CMS. Certains médecins, non concernés par la décision municipale, car agissant au sein du CPEF, apprennent pourtant pendant la période des fêtes de fin d’année, leur licenciement inattendu, alors même que leur poste n’était pas voté à la suppression en conseil municipal. Avec comme conséquence, une annulation de dernière minute d’une centaine de consultations de patientes dont certaines suivies pour leur grossesse.

La menace directe de cette mesure sur le CPEF, pourtant soutenu par d’importantes subventions départementales, fait réagir de nombreuses associations féministes. L’explication est probablement en partie à rechercher dans la présence de certaines personnalités militantes anti-avortement parmi les adjoints de la maire. Ce fut une commémoration bien triste des 40 ans du droit à l’avortement en France. La mise en avant de cette attitude rétrograde fut bien dénoncée par l’ensemble des partis de gauche du département dans la perspective des élections départementales tenues en mars 2015. Celles-ci furent finalement perdues par la gauche qui n’a pas su dans un contexte de défiance général à l’égard du gouvernement permettre l’union des listes politiques de gauche.

La fin d’un chapitre.
Quelle que soit la déception, l’envie de faire mieux, le désir de prendre une revanche, nous sommes amenés, à moment donné, à tourner la page et en tirer un enseignement. Sans embellir ce qui ne demande pas à l’être, ce fut l’histoire d’une certaine idée, d’un engagement, d’une solidarité, d’un esprit collectif. On ne regrette pas le temps dépensé, l’énergie jetée dans l’affrontement syndical ou politique, ou quel que soit le nom qu’on voudra lui donner. Mais je voudrais aussi retenir de ces événements d’autres choses.
En premier lieu, que la survie d’un CMS comme de l’environnement qui entoure notre quotidien est fragile. Une catastrophe inattendue peut tout renverser du jour au lendemain et faire disparaitre un CMS qui a été créé et maintenu pendant plus de 45 ans.
Les centres de santé sont plus que jamais des structures d’utilité publique. Le reconnaître n’est pas suffisant, il faut aussi en connaître la fragilité. L’existence des CMS est justifiée tout autant pour des raisons de santé que sociales. En effet, alors même que le progrès qu’offre la médecine pourrait permettre d’améliorer la santé de tous, une partie de la population reste à l’écart. C’est le devoir et la responsabilité des autorités de santé d’y être attentifs et de trouver une solution pour y remédier.
Mais aussi valables soient-elles, ces raisons n’ont pas suffi pour empêcher les licenciements par la municipalité, au moment où l’existence du CMS était confrontée à une logique (locale) de gouvernance politique. Même mis en œuvre avec la plus grande détermination, les moyens de défense syndicale associés à la mobilisation populaire restent insuffisants confrontés à la détermination d’un exécutif municipal. Y compris dans la période pré-électorale des Départementales qui n’a pas joué un rôle dans le sens espéré.
Les outils existent bien, mais leur mise en œuvre fait défaut.
La logique des instances statistiques (Observatoires Régionaux de la Santé, ORS) qui établissent un état des lieux de la santé de la population est de mieux connaître les besoins afin d’orienter les actions de santé à mener sur le territoire. C’est à l’Agence Régionale de Santé (ARS) qu’est confiée la mise en œuvre des actions incitatives à mettre en place (y compris très concrètement par des projets en partie financés). Mais cette logique de mise à la disposition des ressources en information et en moyens financiers auprès des décideurs politiques n’est qu’une illusion. Le Ministère de la Santé ayant été informé par courrier (par le Député et la sénatrice de la circonscription) puis par une question au gouvernement lors d’une séance au Sénat qu’un élément essentiel de l’offre de santé locale se trouvait menacé n’a eu d’autre action que d’inciter par courrier l’ARS à nouer des liens de collaboration avec la municipalité (!). En d’autres termes, elle s’est retranchée derrière une instance subalterne à elle pour lui demander d’assurer la fonction qu’elle était censée garantir, mais sans vraiment peser de tout son poids en tant qu’autorité de santé centrale. Que croyez-vous que fit l’ARS qui avait par ailleurs déjà été informée de l’avenir du CMS ? On se le demande encore…
En définitive, comment se fait-il qu’une décision allant à l’encontre du sens des politiques régionales de santé, n’est finalement pas réellement combattue par les instances qui sont censées en promouvoir l’accès dans le but d’améliorer l’état de santé de la population ?
Tant que les missions confiées à l’ARS ne seront pas respectées car non soumises à une contrainte de résultat, l’agenda de l’action locale pour promouvoir la santé avancera à la vitesse de l’administration, c’est à dire à pas comptés… Car en soi, le caractère financier incitatif des subventions n’est pas suffisant. C’est pourquoi je suis convaincu qu’il faut tenter de faire inscrire la présence des CMS dans un schéma d’organisation des soins par le pouvoir législatif voire exécutif. Ou mieux encore, avec un outil réglementaire adapté, (coercitif s’il le faut) assorti d’un calendrier de mise en application, afin de rendre opposable auprès des autorités responsables - par similitude avec le droit au logement- la mise à la disposition de structures de soins pouvant répondre à la demande locale, lorsque celle-ci fait défaut.
Une utopie ? Dans les Hauts-de-Seine, les objectifs définis de santé publics sont bien connus et concernent plus spécifiquement, la lutte contre l’obésité et ses conséquences en termes de pathologie dégénérative dans les prochaines années, les troubles psychiatriques, les pathologies néo-natales liées à un suivi insuffisant des grossesses. Ces dernières notamment sont à l’origine d’une surmortalité néonatale comparativement à la moyenne nationale. Un immense travail préventif mais aussi d’organisation de l’accès aux soins reste donc à accomplir, dans ce département qui est, rappelons-le, le plus riche de France. En aucun cas, la médecine libérale compte-tenu des perspectives démographiques actuelles ne peut y faire face seule. Nous pouvons imaginer un avenir qui tourne le dos à une médecine 100 % libérale ou au contraire intégralement centralisée, en intégrant là où les besoins se font le plus cruellement ressentir, grâce à la vision prospective que nous avons déjà, une dose de planification.
L’histoire reste à écrire.
En définitive, si nous croyons encore un peu à ce que nous faisons au quotidien, le soin médical, nous devons nous tenir prêts à relever certains défis qui se présentent à nous. Ils naissent en premier lieu des menaces pesant sur l’offre de soins en général et que nous ne parvenons pas à maitriser de façon durable. En tant qu’acteurs des centres de santé, surmonter ces obstacles ne fait pas appel à la pratique acquise par notre formation et notre expérience professionnelle médicale, mais à un travail de fond, alliant pédagogie et persuasion à l’égard des autorités de santé. Le syndicat peut nous y aider mais aussi et surtout notre propre volonté commune de professionnels de santé du secteur public. A condition d’y croire.

« Là où se trouve une volonté, il existe un chemin », Winston Churchill