jeudi 22 mai 2014

Communiqué de presse - donnons aux centres de santé les moyens de vivre


UNION SYNDICALE DES MÉDECINS DE CENTRES DE SANTÉ


Menaces de mort sur les centres de santé ?

Dans les campagnes comme dans les villes, les déserts médicaux se multiplient et la pénurie de l’offre médicale se fait plus forte pour nos concitoyens qui peinent à accéder aux soins les plus élémentaires à un tarif accessible.

Toutes les études le montrent, les centres de santé apportent une réponse efficace et appréciée de la population. Tandis que les jeunes médecins sont désormais majoritaires à vouloir travailler en équipe salariée.

Et pourtant, les menaces sur les centres de santé municipaux et de service public sont de plus en plus précises :
·      C’est la mairie de Villejuif qui annonce brutalement, au lendemain des municipales, la suppression de 700 000 euros de travaux déjà votés destinés à améliorer l’accueil des patients dans ses Centres de Santé Municipaux,
·      C’est la Mutualité Française qui organise le dépérissement de ses centres de santé comme dans les Bouches du Rhône ou à la MGEN, à travers des expédients de gestion,
·      C’est le gouvernement Vals qui annonce 11 milliards d’économie pour les collectivités territoriales qui gèrent les centres de santé municipaux et 21 pour la protection sociale qui les finance partiellement par l’option de coordination et l’expérimentation des ENMR,
·      C’est la négociation conventionnelle avec la sécurité sociale qui débute sans les représentants des professionnels des centres de santé, avec des orientations indigentes de l’assurance maladie pour le financement de l’exercice regroupé.

Il faut enfin organiser le service public de santé, dans chaque territoire,
·      Avec des centres de santé de service public modernes, outils de coordination médicale et de prévention,
·      Préoccupés des plus vulnérables, et au service de tous,
·      Améliorant les parcours de soins des patients, articulés avec l’hôpital dans une même logique de service public,
·      Rompant avec le paiement à l’acte, ses facilités comptables immédiates, et sa dépendance à long terme à de funestes paradis artificiels,
·      Récompensant les combats contre les gaspillages, mesurant leurs résultats, et les faisant connaître à la communauté scientifique et à la nation,
·      Au sein d’une offre médicale de proximité diversifiée et pluraliste.

Donner enfin aux centres de santé les moyens de vivre, c’est plus que jamais le moment !

Contact : USMCS                                                                          Paris le 22 Mai 2014

mardi 6 mai 2014

Le temps de la vigilance, des négociations, le temps des centres de santé ?

Après la séquence des municipales et le remaniement ministériel, après l’annonce de la mise en œuvre du pacte de « responsabilité », quelles sont les perspectives pour la santé, pour la protection sociale, pour les centres de santé ?

Alternances municipales… et renforcement de l’austérité
Tout d’abord, examinons les résultats des municipales. Nombreuses sont les communes gérant un centre de santé qui ont changé de majorité. Nous en appelons à la responsabilité des nouveaux élus quelle que soit leur appartenance politique : le centre de santé garantit une offre de soins de proximité pour tous et est un outil d’intégration sociale incomparable. C’est aujourd’hui le meilleur rempart contre la désertification médicale. Aussi, l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé appelle à la vigilance les professionnels de santé, les personnels des centres, les usagers, les citoyens. Elle sera très attentive au devenir des  centres de santé que leurs nouveaux gestionnaires seraient tentés de démanteler par inconscience, par irresponsabilité ou par dogmatisme. Et elle interviendra partout où des menaces apparaitront, pour convaincre d’abord, pour lutter s’il le faut.
Revenons-en au Pacte de responsabilité. Un « pacte » nous a-t-on annoncé? Non, ce n’est pas un pacte. Un pacte se conclut à deux. Entre deux partenaires informés et consentants. Ici, point de pacte, point de consultation démocratique, juste un oukase du gouvernement en réponse aux exigences d’une Europe technocratique et financière qui a perdu la tête, un oukase en totale contradiction avec les engagements du candidat Hollande.
50 milliards d’économie sont donc à réaliser d’ici 2017 sur les finances publiques dont 11 milliards sur les dépenses des collectivités, 10 milliards pour l’Assurance Maladie, 11 sur les autres dépenses sociales : autant d’efforts qui vont impacter péjorativement la politique de santé nationale, la protection sociale solidaire, les initiatives des collectivités en matière de santé. C’est une attaque sans précédent contre le droit à la santé pour tous. Les patients  vont payer dans le meilleur des cas, quand ils le pourront, de leur poche ; dans le pire, ils paieront  de leur santé. Les conséquences sanitaires et sociales de cette politique d’austérité inconséquente et qui ne dit pas son nom sont prévisibles : il suffit d’en observer les premiers résultats en Europe, en Espagne et en Grèce par exemple.