lundi 3 juillet 2017

Gestion du 1/3 payant en centre de santé





Le tiers payant est une problématique majeure pour les centres de santé. En effet, si c’est une obligation de réaliser le tiers-payant sur la part obligatoire pour les centres de santé, nombre d’entre eux le font aussi pour la part complémentaire dans une logique d’accès aux soins pour leur patientèle.
Toutefois, le tiers payant est complexe à mettre en œuvre, notamment car il n’est pas facilité par les outils et le contexte actuel. En effet, on peut constater que peu de systèmes d’information répondent à tous les enjeux du tiers payant en centre de santé. Un autre facteur est la spécificité des centres de santé pour les CPAM : vus comme des établissements de santé de par leur numéro FINESS mais facturant comme des professionnels de santé libéraux, les CPAM ont souvent du mal à les accompagner car ils ne rentrent dans aucunes cases ou priorités. D’autre part, on constate une complexification constante des règles de remboursements en fonction des différentes politiques de santé, de lutte pour baisser les dépenses d’assurance maladie, d’accords entre les professionnels de santé et la CNAMTS pour modifier les remboursements, etc… Concernant les mutuelles, le problème est décuplé avec la multiplicité des mutuelles qui se regroupent et évoluent constamment, et ont des règles de fonctionnement différentes. Cette complexité étant encore plus grande pour les centres dentaires qui doivent réaliser des accords préalables de prise en charge qui sont encore traités majoritairement sous format papier et doivent être renégociés, vérifiés en cas de changement de statut du patient. Enfin, la compréhension du système par les patients reste très difficile avec la multitude des statuts, les difficultés de renouvellement de droits, de changement de régime. Cela engendre pour les patients une difficulté pour être à jour dans leurs papiers et entraine rejets et autres difficultés.
Toute cette complexité engendre un coût non négligeable pour les centres de santé (cf. rapport IGAS).
Si on peut espérer aujourd’hui des améliorations et simplifications avec la mise en œuvre du tiers payant généralisé, de nombreux enjeux restent présents.
En 2014, dans le cadre d’un accompagnement régional des centres de santé par le Conseil Régional Rhône-Alpes et l’ARS, le groupement régional des centres de santé Auvergne Rhône-Alpes a donc lancé une action sur le tiers payant. 12 gestionnaires de centres de santé associatifs, mutualistes, ou issus de caisses de sécurité sociale, représentant 58 centres de santé ont souhaité participer à cet accompagnement. Ils représentaient des centres de tout type : centres dentaires, infirmiers et polyvalents.