mardi 28 avril 2015

Les centres de santé contribuent à réduire les inégalités sociales de santé


LES CENTRES DE SANTE CONTRIBUENT A REDUIRE LES INEGALITES SOCIALES DE SANTE EN PERMETTANT L’ACCES AUX SOINS DES PERSONNES EN SITUATION DE PRECARITE OU DE VULNERABILITE SOCIALE

L’IRDES, en décembre 2014 a publié un document de travail intitulé « Une estimation de la précarité des patients recourant à la médecine générale en centres de santé – le cas des centres de santé de l’étude Epidaure-CDS » de Décembre 2014 (Yann Bourgueil, Anissa Afrita, Julien Mousquès). Résumons ici ce document important et révélateur.
En introduction, les auteurs rappellent combien les inégalités sociales de santé continuent de s’aggraver dans notre pays. Pourtant, si réduire les inégalités de revenus et d’instruction sont des objectifs nécessaires, agir sur le système de santé et les inégalités qu’il engendre semble également important. Pour cela, il faudrait faciliter l’accès aux soins en diminuant les barrières financières en veillant à ce que l’offre de soins soit également disponible et accessible socialement sur tout le territoire national et avec l’absence de pratiques, autorisées et réglementaires ou non, discriminatoires pour cet accès.
Les handicaps s’additionnent pour les couches sociales défavorisées. Les études confirment qu’en terme d’état de santé et d’accès aux soins, la situation est défavorable pour les populations repérées vulnérables ou précaires socialement ou résidant dans des territoires économiquement défavorisés. Ainsi dans ces territoires comme dans les Zones Urbaines Sensibles, l’état de santé des populations est plus mauvais, le renoncement aux soins pour raisons financières plus fréquent, l’offre de soins plus rare et l’accès à une complémentaire santé est moindre.

Interview du Dr Patrick Bouet, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins par le Dr Éric May

Interview parue dans les Cahiers de Santé Publique et de Protection Sociale reproduite avec leur aimable autorisation. l'interview a été réalisée le 17 mars 2015

Dr E. May : Monsieur le Président, l’interview advient dans le contexte particulier du projet de Loi de Santé. La problématique que nous traitons dans ce nouveau numéro des Cahiers de santé publique et de protection sociale est celle des professions de santé et de leur avenir, dans le cadre de la réflexion sur la réforme du système de santé dont on a bien du mal à percevoir les objectifs. La première chose qui nous frappe au sein de la rédaction est l’évolution du mode d’exercice. Chaque année les bulletins du CNOM témoignent d’une perte d’attractivité de la médecine libérale. Nous souhaiterions connaître votre sentiment sur ce mouvement. Quels enseignements  en tirez vous et pourquoi cet attrait de la médecine salariée qui détourne nos jeunes collègues de la médecine classique libérale.

Dr P. Bouet : Nous sommes convaincus que s’il y a ce désintérêt sur la médecine libérale mais aussi de proximité car cela englobe d’autres types d’activités, c’est d’une part parce que les jeunes ne sont pas formés à leur environnement professionnel ; ils nous l’ont répété de façon permanente,  ils ont un modèle hospitalier, le seul qu’ils connaissent, un modèle contre lequel il n’y a pas de promotion réelle au niveau de l’activité libérale ou ambulatoire. D’autre part, c’est que la grande réforme du système de  santé est encore à faire et aujourd’hui les jeunes ne voient pas - ils l’ont encore exprimé assez clairement le dimanche 15 avril 2015 - ils ne voient pas comment leur avenir professionnel s’inscrit. Il y a des inquiétudes fortes et la tendance naturelle des jeunes acteurs, on la comprend, c’est d’aller vers des systèmes stables dans lesquels la carrière professionnelle et l’activité sont lisibles, le travail en équipe est reconnu. Ce sont donc des systèmes qui les rassurent. Si on n’est pas capable, dans le modèle ambulatoire, d’apporter ces réponses en matière de travail en équipe, de lisibilité de carrière, de garantie que l’activité est bien du temps dédié à l’exercice médical, on n’arrivera pas à proposer un modèle attractif pour les jeunes générations. Le fait est démontré, aujourd’hui, qu’il ne suffit pas de donner quelques milliers d’euros pour que le métier devienne attractif. Les jeunes ont aujourd’hui une intelligence de leur métier à venir qui est probablement supérieure à celle que nous avions dans notre génération et donc des exigences sur leur métier à venir beaucoup plus importantes. Le modèle d’information, d’attractivité est aujourd’hui totalement à construire. C’est en tout cas le sentiment que l’institution ordinale retire, maintenant, de ces années de débats.

vendredi 24 avril 2015

Nouvel accord national des centres de santé : quelques satisfactions mais beaucoup d'inquiétudes

Ce texte fait part de quelques réflexions et humeur après la lecture du document de travail en cours de négociation et d’écriture concernant le futur Accord National des Centres de Santé et le dispositif Accessibilité et Organisation des Centres de santé (AOC)
Ces premières analyses sont susceptibles - et pour certains éléments il faut l'espérer - de modifications ou d'enrichissements une fois les négociations et l'écriture des paragraphes manquants terminées. L'analyse présentée ici prend en compte les éléments connus au moment où sont publiées ces lignes.
 

jeudi 23 avril 2015

Financer les centres de santé


Philippe Bouyssou, nouveau maire d’Ivry sur Seine, rappelle l’engagement des villes communistes dans la promotion des centres de santé et invite les élu-e-s à exiger, dans le cadre de la négociation de l’Accord National, un financement à la hauteur de leurs missions.

Dès le mois de juillet dernier, alerté par le SNCDCS et l’USMCS signataires avec la Fédération Nationale des Centres de Santé du Pacte d’Avenir pour les Centres de Santé, Pierre Gosnat, Maire d’Ivry, a réagi auprès du Directeur général de l’UNCAM, pour que les négociations ouvertes depuis le 22 mai, soient à la hauteur des 20 recommandations formulées par les rapporteurs IGAS en juillet 2013, sur l’avenir des centres de santé.
A Ivry, le centre de santé, n’est pas seulement une structure dispensatrice de soins, c’est un véritable projet de ville santé, un service public associant soins, prévention et action sociale pour répondre aux besoins d’un territoire de santé. C’est au Centre de santé d’Ivry que le Steribox© a été créé, c’est encore de notre centre de santé qu’est parti hier le programme de prévention bucco-dentaire du Val-de-Marne et aujourd’hui la première PASS dentaire ambulatoire.

Les centres de santé municipaux représentent l’alternative pérenne à la désertification médicale, répondant par là même aux aspirations des populations et des praticiens souhaitant un exercice salarié, coordonné et partagé. Encore faut-il que les communes étranglées par la réduction des dotations de l’Etat, et notamment celles du Pacte de Responsabilité, puissent compter sur d’autres financements que celui de la tarification à l’activité.

C’est pourquoi, les élu-e-s de la ville, et son Maire, avaient décidé, dès l’été, de dire au Directeur de l’UNCAM, qu’ils suivraient au quotidien avec beaucoup d’attention les négociations en cours, car il y a urgence à ce que des mesures soient prises pour que les financements promis par Mme Marisol Touraine, lors du Congrès National des Centres de santé en septembre 2013, trouvent le chemin des centres de santé.