mardi 17 avril 2018

Direction des Centres de santé: médecin directeur? direction administrative? binôme ?



Direction des Centres de santé: médecin directeur ? direction administrative ? binôme ?
Interview du Docteur Pierre Etienne Manuellan, médecin directeur des Centres municipaux de Santé de Montreuil
Les missions diverses des centres de santé, les équipes de professionnels  qui les  composent, la connaissance des textes réglementaires, la gestion budgétaire, la prise en compte des tutelles, autant d'impératifs qui justifient une direction pertinente, compétente et efficace pour chaque centre de santé, qu'en penses-tu ?
Il est clair que la direction d’un centre de santé nécessite de plus en plus de connaissances pointues comme tu le dis médicales, législatives et règlementaires,  financières, et j’ajouterai humaines et techniques.
Depuis plus d’une dizaine d’années, les évolutions sont très nombreuses, et même incessantes !
-l’accord national et ses récentes déclinaisons
-la mise en place de Sesam Vital, de la CCAM, de l’informatisation du dossier médical, la gestion des systèmes d’informations
-la mise en place des ARS, et son cortège règlementaire (projet de santé, règlement intérieur), et les modes de financements des appels à projets pour les actions de santé publique,
Il faut suivre au quotidien, se former en permanence, réagir aux modifications techniques, …
Et il faut assurer le cœur du métier, la coordination des équipes. On ne chôme pas !!

samedi 14 avril 2018

Etat des lieux et avenir de la kinésithérapie en Centre de Santé Municipal

Par G. Lemoine, Président du Syndicat National desKinésithérapeutes salariés en Centres de Santé
Dans un monde où l’hôte de caisse est remplacée par une machine « self scanning », où l’ouvrier manutentionnaire est dirigé par une commande vocale robotisée, où le téléopérateur et le secrétariat d’accueil sont remplacés par du «neuromarketing » et des « e-secrétaires », où les « e-soldats » se substituent aux armées et seront très prochainement commandés par des interfaces « cerveau-machine », où les « e-traders » provoquent des mini krachs boursiers dans un intervalle de temps de l’ordre du millionième de seconde, quelle place va être donnée à l’être humain dans cette société qui se déshumanise ?

vendredi 13 avril 2018

Hommage au docteur Caroline Pavlowsky



CAROLINE NOUS A QUITTES

Caroline Pavlowsky, médecin généraliste au CMS de Drancy  depuis Juillet 1978, investie depuis toujours pour les centres de santé, ses patients et les populations environnantes, engagée dans de nombreuses actions sanitaires et militante acharnée de la défense des centres de santé de Drancy, nous a quitté en cette fin d’hiver 2018, vaincue par la maladie.

Caroline PAVLOWSKY fut une de mes premières rencontres dans les centres de santé de Drancy, lorsque j'y débutai comme remplaçant, en 1989.
Caroline c’était la tignasse la plus célèbres des centres de santé.
Caroline c’était des coups de gueule et cette immense bienveillance pour ses jeunes collègues et puis surtout pour ses patients.
Caroline c’était l’exercice d’une médecine générale quasi idéalisée faite de dévouement et d’abnégation qui vous donnait envie de lui ressembler.
Caroline c’était l’inventivité, la créativité, la pugnacité et la naissance du premier réseau ville/hôpital de Seine St Denis.
Caroline c’était l’amour de l’art, de la musique, de la photographie, des voyages.
Caroline c’était des tranches de rigolade, le truc qui nous sauve le moral dans ce métier où il est souvent mis à rude épreuve.
Caroline c’était la fidélité à ses idées, à ses valeurs quel que soit l’interlocuteur, cette force de conviction inébranlable qui déstabilisait même les plus revanchards de ses contradicteurs.
Caroline c’était la résistance, quoi qu’il lui en coûte, pour maintenir la seule médecine en laquelle elle croyait lorsque des changements politiques ont mis en place des incapables qui ont tenté de lui imposer d'autres voies. Et ils n’ont pas gagné ! 
Et même dans ces circonstances, Caroline c’était ce grand sourire, toujours solaire, lumineux, le pied marin au plus fort des tempêtes.
Et puis pour moi, Caroline c’était aussi la traditionnelle pause clope au congrès national des centres de santé. Et cette année, elle me manquera drôlement cette cigarette-là.
GUIREC LOYER 

mercredi 6 septembre 2017

Communiqué de l'Union Syndicale des Médecins de Centres de Sante et du Syndicat National des Chirurgiens-dentistes de Centres de santé

 
Non au virage lucratif pour les  centres de santé
Oui à une ordonnance qui conforte l'innovation et l'équité sociale

L'ordonnance législative que prépare le gouvernement afin d'actualiser les conditions de création des centres de santé prévoit de valider le droit des cliniques commerciales à gérer des centres de santé.
·       Ainsi des cliniques à but lucratif pourraient organiser des réseaux de centres de santé drainant les patients vers le secteur à honoraires libres et les dépassements tarifaires
·       Ainsi des groupes financiers et leurs actionnaires pourraient peser de tout leur poids pour orienter la médecine de ville dans le sens de leurs intérêts

Nous disons non à une gestion lucrative des centres de santé
·       Seuls des organismes et établissements à but non lucratif et des collectivités territoriales doivent être autorisés à créer et gérer des centres de santé

Nous disons oui à un renforcement des centres de santé
·       Il est urgent de développer les centres de santé pour lutter contre les déserts médicaux, préserver l'accès financier aux soins, impulser la prévention, soutenir la santé publique.
·       Nous demandons l'extension de la possibilité de gérer des centres de santé à des SCIC (Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif) sous la condition qu'elles fassent la preuve de leur but non lucratif en s'interdisant statutairement de distribuer à leurs sociétaires d'éventuels bénéfices
·       Nous disons oui à des innovations organisationnelles dans le cadre de coopérations associant professionnels, usagers, hôpitaux et collectivités créant des centres de santé

Nous disons oui à la mise en place d'un observatoire des centres de santé
·       Outil au service de la recherche en soins primaires et en santé publique
·       Associant professionnels, gestionnaires, agences, Etat, assurance maladie
·       Produisant de la connaissance sur l'équité, l'efficience et la pertinence des soins


Non au virage lucratif
·      Oui à des moyens nouveaux pour la création de centres de santé
·      Oui à des moyens nouveaux pour soutenir au quotidien  les centres de santé


Paris, le 6 septembre 2017
Contacts
Eric May USMCS  06 81 93 86 14 - Martine Dame SNCDCS  06 23 36 04 45

lundi 3 juillet 2017

Gestion du 1/3 payant en centre de santé





Le tiers payant est une problématique majeure pour les centres de santé. En effet, si c’est une obligation de réaliser le tiers-payant sur la part obligatoire pour les centres de santé, nombre d’entre eux le font aussi pour la part complémentaire dans une logique d’accès aux soins pour leur patientèle.
Toutefois, le tiers payant est complexe à mettre en œuvre, notamment car il n’est pas facilité par les outils et le contexte actuel. En effet, on peut constater que peu de systèmes d’information répondent à tous les enjeux du tiers payant en centre de santé. Un autre facteur est la spécificité des centres de santé pour les CPAM : vus comme des établissements de santé de par leur numéro FINESS mais facturant comme des professionnels de santé libéraux, les CPAM ont souvent du mal à les accompagner car ils ne rentrent dans aucunes cases ou priorités. D’autre part, on constate une complexification constante des règles de remboursements en fonction des différentes politiques de santé, de lutte pour baisser les dépenses d’assurance maladie, d’accords entre les professionnels de santé et la CNAMTS pour modifier les remboursements, etc… Concernant les mutuelles, le problème est décuplé avec la multiplicité des mutuelles qui se regroupent et évoluent constamment, et ont des règles de fonctionnement différentes. Cette complexité étant encore plus grande pour les centres dentaires qui doivent réaliser des accords préalables de prise en charge qui sont encore traités majoritairement sous format papier et doivent être renégociés, vérifiés en cas de changement de statut du patient. Enfin, la compréhension du système par les patients reste très difficile avec la multitude des statuts, les difficultés de renouvellement de droits, de changement de régime. Cela engendre pour les patients une difficulté pour être à jour dans leurs papiers et entraine rejets et autres difficultés.
Toute cette complexité engendre un coût non négligeable pour les centres de santé (cf. rapport IGAS).
Si on peut espérer aujourd’hui des améliorations et simplifications avec la mise en œuvre du tiers payant généralisé, de nombreux enjeux restent présents.
En 2014, dans le cadre d’un accompagnement régional des centres de santé par le Conseil Régional Rhône-Alpes et l’ARS, le groupement régional des centres de santé Auvergne Rhône-Alpes a donc lancé une action sur le tiers payant. 12 gestionnaires de centres de santé associatifs, mutualistes, ou issus de caisses de sécurité sociale, représentant 58 centres de santé ont souhaité participer à cet accompagnement. Ils représentaient des centres de tout type : centres dentaires, infirmiers et polyvalents.