Le
débat public, initié par François Fillon, sur les rôles respectifs de la Sécurité
sociale et des « complémentaires santé », la première devant prendre
en charge les affections graves et de longue durée, les secondes les affections
courantes, a eu le grand mérite de poser une question cruciale : les
mutuelles peuvent-elles, sans conséquence pour les valeurs d’égalité et de
solidarité en santé, prendre le relais de l’assurance maladie publique ? De
fait, la notion de « complémentaire santé » fait souvent l’objet de flous
et de malentendus, qu’il convient de dissiper : veut-on préserver les
principes de solidarité ou, au contraire, veut-on aller vers l’individualisation
croissante de la protection maladie ?
L’intervention
de deux types de financeurs – la « Sécu » et les « complémentaires »
– pour un même soin est une originalité française. Une originalité coûteuse,
puisqu’elle génère des doublons en matière de frais de gestion. Initialement, la Sécu avait pour objectif de
rembourser les soins à hauteur de 80%, les complémentaires couvrant les 20%
restant.