mardi 1 septembre 2015

Rapport Grall, 67 consultodromes?‏


UNION SYNDICALE

DES MÉDECINS DE

CENTRES DE SANTÉ

L'Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé condamne la fermeture annoncée de 67 services d’urgences, pour les remplacer par des « consultodromes »

Un directeur d'agence régionale de santé estime dans un rapport remis à Marisol Touraine que 67 services d’urgence pourraient évoluer et être transformés en centres de soins non programmés", autrement dit des centres de "consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous".

Un service d’urgence hospitalier, chacun voit ce que c’est. Des gens qui préfèreraient être chez eux s’y rendent parce qu’il pensent que ce qui leur arrive pourrait être grave, et qu’en tout état de cause ça ne peut pas attendre.

Un médecin de garde, on voit bien aussi. Médecin généraliste de ville ou de campagne, d’une maison médicale de garde, d’un centre de santé, ou de SOS-médecins. On fait appel à son médecin traitant ou à l’un de ses collègues de garde parce qu’on est malade et qu’on pense, là encore, que ça ne peut pas attendre un rendez-vous le lendemain. Mieux encore, on passe par le 15 pour être bien orienté.

Mais un « centre de consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous ? » On ne voit pas. Ou plutôt on comprend trop bien.  

Voici en effet qu’un directeur d’ARS tente de ressusciter ce fameux « consultodrome » qu’avait imaginé l’AP-HP pour fermer son Hôtel-Dieu, tel un « Freddy » de Wes Craven. Un fast-food médical délivrant des soins bénins 24/24, sans aucun suivi médical d’aval, sans lien avec l’hôpital. Et tout ça facturé plein pot aux frais de la sécu. Illusion de technocrate ayant abandonné le sens de l’intérêt général. En son temps, la directrice générale de l’AP-HP avait payé son entêtement au prix fort.

Ne recommençons pas ! Chacun a le droit d’accéder à un service d’urgence même s’il habite loin des villes. Chacun a le droit de trouver un médecin traitant disponible près de chez lui, assurant le suivi dans la continuité, y compris en garde.

On ne trouve plus de médecins dans certains territoires ? Les jeunes médecins ne veulent plus s’installer en libéral là où ils seraient pourtant bien utiles ? Ouvrez des centres de santé, proposez de vrais postes de médecins généralistes, travaillant en équipe, assurant la continuité des soins.

En complément de l’hôpital, et pas à sa place !

Paris le 1er septembre 2015