UNION SYNDICALE
DES MÉDECINS DE
CENTRES DE SANTÉ
L'Union Syndicale des Médecins de
Centres de Santé condamne la fermeture annoncée de 67 services d’urgences, pour
les remplacer par des « consultodromes »
Un
directeur d'agence régionale de santé estime dans un rapport remis à Marisol
Touraine que 67 services d’urgence pourraient évoluer et être transformés en
centres de soins non programmés", autrement dit des centres de
"consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous".
Un
service d’urgence hospitalier, chacun voit ce que c’est. Des gens qui
préfèreraient être chez eux s’y rendent parce qu’il pensent que ce qui leur
arrive pourrait être grave, et qu’en tout état de cause ça ne peut pas
attendre.
Un
médecin de garde, on voit bien aussi. Médecin généraliste de ville ou de
campagne, d’une maison médicale de garde, d’un centre de santé, ou de SOS-médecins.
On fait appel à son médecin traitant ou à l’un de ses collègues de garde parce
qu’on est malade et qu’on pense, là encore, que ça ne peut pas attendre un
rendez-vous le lendemain. Mieux encore, on passe par le 15 pour être bien
orienté.
Mais
un « centre de consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous ? »
On ne voit pas. Ou plutôt on comprend trop bien.
Voici
en effet qu’un directeur d’ARS tente de ressusciter ce fameux
« consultodrome » qu’avait imaginé l’AP-HP pour fermer son Hôtel-Dieu,
tel un « Freddy » de Wes Craven. Un fast-food médical délivrant des
soins bénins 24/24, sans aucun suivi médical d’aval, sans lien avec l’hôpital.
Et tout ça facturé plein pot aux frais de la sécu. Illusion de technocrate
ayant abandonné le sens de l’intérêt général. En son temps, la directrice
générale de l’AP-HP avait payé son entêtement au prix fort.
Ne
recommençons pas ! Chacun a le droit d’accéder à un service d’urgence même
s’il habite loin des villes. Chacun a le droit de trouver un médecin traitant
disponible près de chez lui, assurant le suivi dans la continuité, y compris en
garde.
On
ne trouve plus de médecins dans certains territoires ? Les jeunes médecins
ne veulent plus s’installer en libéral là où ils seraient pourtant bien
utiles ? Ouvrez des centres de santé, proposez de vrais postes de médecins
généralistes, travaillant en équipe, assurant la continuité des soins.
En
complément de l’hôpital, et pas à sa place !
Paris le 1er septembre 2015