vendredi 30 juin 2017

Soins dentaires, quand la nouvelle convention aurait pu tout changer...


L’année 2016 avait fait naitre au sein du monde dentaire les espoirs d’une nouvelle convention dans laquelle  les soins conservateurs seraient  rémunérés à leur juste valeur et les actes de prévention enfin pris en compte. Il faut rappeler que les chirurgiens des centres de santé ne participent pas aux négociations conventionnelles, seul le microcosme libéral y est convié. La nouvelle convention s’appliquera par défaut  aux chirurgiens- dentistes des centres de santé. Leurs gestionnaires il y a  trois ans ont signé un accord national qui déjà semblait faire naitre la volonté d’une revalorisation des soins en contre- partie d’un effort sur le montant des dépassements d’honoraires prothétiques via l’adhésion optionnelle au contrat d’accès aux soins dentaires.
Les espoirs étaient permis, ils se sont  envolés.

mercredi 22 février 2017

Que sont les mutuelles devenues ?


Le débat public, initié par François Fillon, sur les rôles respectifs de la Sécurité sociale et des « complémentaires santé », la première devant prendre en charge les affections graves et de longue durée, les secondes les affections courantes, a eu le grand mérite de poser une question cruciale : les mutuelles peuvent-elles, sans conséquence pour les valeurs d’égalité et de solidarité en santé, prendre le relais de l’assurance maladie publique ? De fait, la notion de « complémentaire santé » fait souvent l’objet de flous et de malentendus, qu’il convient de dissiper : veut-on préserver les principes de solidarité ou, au contraire, veut-on aller vers l’individualisation croissante de la protection maladie ?  

L’intervention de deux types de financeurs – la « Sécu » et les « complémentaires » – pour un même soin est une originalité française. Une originalité coûteuse, puisqu’elle génère des doublons en matière de frais de gestion. Initialement, la Sécu avait pour objectif de rembourser les soins à hauteur de 80%, les complémentaires couvrant les 20% restant.

mercredi 15 février 2017

Hommage à Jean Reigner (1920-2017)


 Cela fait bien longtemps que Jean Reigner n’arpentait plus, de sa silhouette élégante et austère, les travées des congrès nationaux des centres de santé. Jean est mort le 27 janvier, à Olonne sur mer, dans cette Vendée qui l’avait vu naitre il y a quatre-vingt-seize ans.
 
En 1999, dans les cahiers de la revue Prévenir, il avait livré quelques éléments de sa biographie : je suis Vendéen, né en 1920 à la Roche-sur-Yon, d’une famille d’origine très modeste, artisans, paysans, très ancrés dans le Poitou-Vendée. Mon père était employé des chemins de fer, franc-maçon et j’ai commencé mes études de médecine à Nantes, en 1939, par vocation. J’avais toujours voulu être médecin. J’ai du les interrompre en 1943, car la Gestapo est venue pour m’arrêter et j’ai du filer.

vendredi 27 janvier 2017

Quelle prise en charge du psycho traumatisme dans les centres de santé en 2017 ?


Les équipes pluri-professionnelles de soins primaires en centres de santé agissent quotidiennement au plus près de tous les citoyens et citoyennes afin de maintenir et d’améliorer leur état de santé somatique et psychique. Tout au long de son existence, chaque personne peut être exposée à des évènements traumatisants, qu’il s’agisse d’agression individuelle violente, notamment sexuelle, d’accident de la voie publique, de catastrophe naturelle... Aussi, l’actualité récente nous rappelle régulièrement combien les individus peuvent être exposés en masse à des situations de traumatisme collectif sans parler des mouvements migratoires sans précédents observés ces derniers mois par des personnes fuyant la guerre et ou la torture.
Lors de ces évènements traumatisants, la personne est confrontée brutalement à une situation de menace d’anéantissement pour lui-même, ses proches ou pour autrui. Il est envahi par un sentiment de frayeur, d’horreur et d’impuissance. La sidération ou parfois l’agitation, laissent place ensuite au vide, aux ruminations anxieuses, à l’hypervigilance,  autant de difficultés que l’individu pourra rencontrer dans son quotidien selon ses capacités adaptatives mais aussi de sa prise en charge initiale. En effet, l’évolution du psycho traumatisme est variable avec d’autant moins de troubles psychiques chronicisés et invalidants que l’individu aura été pris en charge précocement par des professionnels de santé formés au psycho-traumatisme.

mercredi 25 janvier 2017

Médecin traitant : le centre ou un médecin du centre ?



C’est en débutant le bilan d’activité 2017 des centres de santé de CHAMPIGNY que je me pose une question à multiples facettes que je soumets à votre sagacité : dans une structure comme la nôtre, devons-nous considérer le centre comme médecin traitant du patient ou chacun des médecins généralistes ?
Sur le plan administratif, les choses sont claires actuellement, nous ne sommes considérés qu’au point de vue de notre numéro FINESS, donc l’entité est l’ensemble du centre
Des demandes sont faites auprès de la CNAM afin que nous puissions être identifiés avec notre numéro RPPS ; sera-ce une bonne chose ? Nous sommes actuellement pénalisés par l’impossibilité de nous connecter individuellement pour accéder à certains services comme la déclaration Médecin Traitant ou les déclarations d’Arrêt de Travail qui peuvent être envoyées par internet directement à la CPAM et qui simplifient la vie des patients (et de la CPAM).

Certes, nous sommes des « médecins comme les autres » et certains d’entre nous pensent que nous devrions avoir strictement les mêmes droits et devoirs que nos confrères libéraux… Mais nous revendiquons notre différence et le fait de travailler en commun dans une structure qui nous rassemble avec des objectifs que portent notre commune ou notre association.

Pour toutes les actions de prévention, de santé publique, nous pouvons être une entité unique avec un référent unique ; mais pour notre activité de soins nous sommes responsables individuellement de nos actes vis-à-vis du patient.

Notre reconnaissance individuelle au sein des centres ne permettra-t-elle pas une « surveillance » plus stricte de l’activité de chacun d’entre nous par les instances (ARS, CPAM) qui contribuent financièrement, est-elle souhaitable ou nécessaire ?

Et si l’on parlait des patients