Cette coordination, composée essentiellement de
l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé, du Syndicat National des
Chirurgiens dentistes de Centres de santé, du Syndicat des Kinésithérapeutes de
centres de santé et de comités d’usagers des centres de santé est
particulièrement inquiète du peu d’empressement de la CNAM à répondre aux
besoins de financements des
missions et services portés par les centres de santé, des louanges non suivies
de véritables décisions en faveur de nos structures de la part du ministère de
la santé, de l’attitude de certains
nouveaux maires fraichement élus vis-à-vis de l’important service au
public que représente nos centres, se mobilise.
mercredi 15 octobre 2014
mercredi 1 octobre 2014
Rémunérer à l'acte menace les centres de santé
La rémunération à l'activité sélectionne les actes et met en danger les
centres de santé.
Plusieurs
rapports récents préconisent le paiement des praticiens à l'activité dans un
souci de bonne gestion des structures (une étude commanditée par l'ARSIF, une
autre par un organisme mutualiste et le rapport de l'IGAS sur les centres de santé paru en juillet 2013)
Selon
les conclusions de ces études, ce type de rémunération favoriserait une
certaine forme de productivité, laissant à penser que les praticiens salariés
dormiraient quelque peu sur leur lauriers et seraient générateurs de
« déficit » pour les structures dans lesquelles ils exercent.
Traditionnellement,
les centres de santé, en particulier les centres de santé municipaux
historiques, rémunèrent leurs praticiens à la fonction.
Certains
gestionnaires municipaux, associatifs ou mutualistes ont, petit à petit, fait
entrer une part de rémunération à l'activité dans la rémunération des
praticiens, soit en intéressant leurs salariés aux actes techniques via un
pourcentage de celui-ci, soit en substituant totalement le salaire fixe à une
rémunération stricte à l'activité.
mardi 30 septembre 2014
Révolution du premier recours : c’est pour quand le Grand Soir ?
Face à la crise économique, la crise
sociale, la crise politique et bientôt peut être la crise institutionnelle, le
pays parait en état de sidération. Arriverons-nous à trouver des motifs d’espoirs en cette rentrée
pour la santé et pour les centres de santé ?
C’est bien possible et c’est au Congrès
National des Centres de Santé que je vous donne rendez vous les 2 et 3 octobre
prochains, à Paris, pour en débattre ensemble. La Ministre de la Santé y est
attendue pour la deuxième année consécutive, et tous les représentants des
centres et de la Santé seront présents.
L’avant
projet de la Loi de Santé a été rendu public.
Il aurait pu (dû) être à la fois notre lecture de l’été et l’ouvrage
de notre rentrée littéraire …
Peine
perdue, malgré tous nos efforts, on n‘y arrive pas, on n’arrive pas à se
passionner à sa lecture. On doit cependant lui reconnaitre sinon une qualité,
au moins une caractéristique, la fidélité, rare en ces temps de remaniements
accélérés et de retournement historique de veste qui nous laisse tous pantois (de celui qui, vous vous
souvenez, nous disait que l’adversaire était la finance …).
Voilà
un projet qui est fidèle aux annonces et aux discours de son inspiratrice,
Madame Marisol Touraine, notre Ministre de la Santé. Il décline sans rupture de
ton et dans le cadre préfixé par la Stratégie Nationale de Santé ( SNS) ce que
devrait être la nouvelle organisation de la santé, encore plus centralisée
autour des Agences Régionales de Santé, avec un échelon territorial, le service
territorial de santé au public. Mais, à l’examen attentif, ce dernier est vidé
de toute substance. Il traduit à lui seul l’affadissement des belles idées
avancées lors du lancement de la SNS dans le rapport Decouty et dans le rapport
Cordier : envolée, la refondation des soins de premiers recours dont il ne
subsiste que quelques annonces qui tiennent de l’incantation ; disparu, le
« service public » territorial de santé ; simplement ignorés,
l’alternative au système libéral en ambulatoire et l’abandon de la rémunération
à l’acte. Plus inquiétant : les dispositions concernant l’hôpital sont
dans la continuité de la loi HPST et enfoncent le clou de l’hôpital entreprise.
Mais,
je suis injuste. Nous noterons la promesse confirmée de la généralisation du
tiers payant. Et là, nous applaudissons des deux mains! Mais le projet
résistera-t-il aux cris de protestations incompréhensibles et irresponsables de
la majorité de syndicats de médecins libéraux, à leur vindicte guidée par une
idéologie d’un autre siècle ?
Notons
à la lecture du projet un autre changement, un vrai, celui là : les
centres de santé n’ont pas été oubliés par ses rédacteurs. C’est le (presque
seul) fruit de deux années d’intense travail entre les organisations des
centres de santé, le ministère et toutes les institutions. Mais ne boudons pas
notre plaisir.
Cependant,
comment ne pas être sceptique et dubitatif quand ce projet de Loi est annoncé
sans volet économique associé, en totale apesanteur, détaché du Pacte de
Responsabilité qui doit aboutir
d’ici 2017 à la réalisation de 50 milliards d’économie sur les dépenses
publiques dont 10 milliards pour la seule Assurance Maladie? A moins que ce
projet de Loi n’ait pour objectif que ces seules économies
Pourtant,
Madame Touraine qui a survécu au deuxième et dernier remaniement en date et qui
se trouve ainsi confortée, a fait de la lutte contre les inégalités sociales et
territoriales son cheval de bataille. Et elle n’a pas fait mystère de sa
volonté de refonder le système de santé autour de trois axes, la prévention, la
coordination des soins autour du médecin traitant, et la démocratie sanitaire.
Elle a même parlé « de révolution du premier recours ».
Alors,
attendons l’évolution du projet et surtout, participons y !
samedi 14 juin 2014
Addictions chez les jeunes, interview du docteur Geneviève Lafaye
Le 14/06/2014, à l'occasion des journées portes ouvertes de l'APHP, Interview du docteur geneviève Lafaye, Psychiatre Addictologue au Centre d’Enseignement, de
Recherche et de Traitement des Addictions, Responsable de l’unité Adolescents –
Jeunes Adultes / Hôpital Paul Brousse,
Villejuif (94)
Par le Dr Claire
Meignan, Médecin Généraliste, Tabacologue, Centres de Santé d’Orly (94):
Docteur Lafaye, Vous
êtes intervenue à deux reprises en tant qu’addictologue dans le cadre des formations destinées
aux médecins généralistes des centres de santé et organisées par la FNFCEPPCS
en Novembre et Mai dernier (DPC Addictions).
Vous avez ces derniers temps plus particulièrement centré vos recherches dans
le champ des Addictions chez les jeunes. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous
a motivée ?
Docteur Geneviève Lafaye : L’adolescence
est une période de maturation et d’évolution complexe accompagnée d’importants
changements physiques et physiologiques. Cette phase de transition entre l’enfance
et l’âge adulte est particulièrement propice à de nombreuses expérimentations,
dont les consommations de substances psychoactives font partie.
Les récentes études épidémiologiques reflètent non
seulement l’importance des consommations de substances psychoactives chez les
jeunes mais également certaines pratiques pouvant devenir problématiques telles
que les jeux vidéos/Internet et les jeux de hasard et d’argent.
Pour la plupart des jeunes, ces conduites ne
signeront pas un phénomène pathologique et diminueront à l’entrée dans la vie
adulte. Mais pour certains, les consommations ou comportements problématiques
impacteront sévèrement l’avenir socio-professionnel et le développement
émotionnel et cognitif. En effet, les conséquences qui en découlent peuvent
entraver gravement le parcours de vie de ces jeunes et constituent donc à
l’heure actuelle un problème majeur de santé publique.
Une prise
en charge précoce des addictions à cette période charnière est un enjeu majeur
pour désamorcer les problématiques sous-jacentes et empêcher l'installation de
conduites addictives sévères.
Malgré un développement de l’offre de soins, il
persiste toujours d’importantes difficultés quant à la prise en charge de ces
patients.
Ces
jeunes consommateurs sont un public qui accède difficilement aux dispositifs de
soins classiques. En effet, pour ces adolescents, les
conduites addictives s’accompagnent souvent d’un déni ou d’une faible
perception des risques liés à cet usage. Ainsi, les premières consultations
sont davantage à l’initiative de l’entourage du jeune, et de ses parents plus
particulièrement.
L’offre de soins s’est développée, notamment avec les
consultations jeunes consommateurs (CJC) mais il est primordial de pouvoir
continuer à former les intervenants de premier recours dans le repérage précoce
de ces conduites addictives. Repérer et évaluer précocement ces conduites
addictives est primordial, compte-tenu des enjeux propres à la période
adolescente et des conséquences sanitaires et sociales pouvant être liées à ces
conduites.
Enfin, les missions principales des CJC sont la prévention, le
repérage précoce, des interventions brèves ou orientation vers des structures
adaptées dans les cas plus sévères. Or, à l’heure actuelle, ce dispositif
d’aval pour les jeunes présentant des conduites addictives sévères avec des
conséquences sociales, scolaires, familiales, judiciaires… est nettement
insuffisant.
Et c’est dans ce cadre que j’ai souhaité développer avec les
moyens mis à ma disposition des soins proposés à ces patients plus sévèrement
touchés et nécessitant des prises en charge adaptées en milieu hospitalier.
vendredi 13 juin 2014
Assurance Complémentaire Santé d'Entreprise
Complémentaire santé d'entreprise
obligatoire :
l'enfer est toujours pavé de bonnes
intentions
Elle
a été l'argument principal qui a justifié la ratification par la CFDT, la CFTC
et la CGC du texte de l'ANI du 11 janvier 2013 d'inspiration patronale instaurant
les premiers axes d'une flexicurité à la française. Présentée comme une
victoire syndicale et de justice sociale face à la pression patronale, la
création d'une assurance complémentaire d'entreprise obligatoire (santé et
prévoyance) est en réalité lourde de dangers pour les salariés assurés. Elle
ouvre la porte à un renforcement des inégalités de couverture au sein de la
population accompagnant une réduction du périmètre de la solidarité. Mais
surtout, elle s'inscrit parfaitement dans le dispositif patronal de recherche
d'une baisse généralisée du coût du travail et dans l'ambition des politiques
d'austérité mises en œuvre par le gouvernement.
Complémentaire santé d'entreprise obligatoire :
de quoi parle-t-on ?
Disposition
inscrite dans les articles 1 et 2 de l'ANI du 11 janvier 2013 transposés dans
l'article 1 de la loi dite de « sécurisation de l'emploi »
promulguée le 14 juin 2013, la création d'une complémentaire santé d'entreprise
obligatoire à l'horizon 2016 impose le principe d'une couverture sociale
professionnelle obligatoire des risques santé des salariés du privé parallèle à
la sécurité sociale.
Selon ses défenseurs, il s'agit par
ce moyen de faire entrer dans le champs des complémentaires 600 000 salariés
aujourd'hui couverts uniquement par la sécurité sociale et d'améliorer ainsi
leur niveau de couverture face à une réduction de la prise en charge par la
sécurité sociale.
Concrètement,
la loi dispose que les branches non couvertes par un accord doivent engager des
négociations sur la mise en œuvre d'une couverture maladie complémentaire
collective et obligatoire dès le 1er juin 2013, ou à partir du 1er
juillet 2014 dans les entreprises disposant d'un délégué syndical, en vue
d'obtenir un accord définitif à compter du 1er janvier 2016.
Pour les négociations engagées dès
le 1er juin 2013, l'accord de branche peut recommander[1]
un ou plusieurs organismes complémentaires qui s'imposeront aux entreprises de
la branche. A défaut d'accord de branche avant le 1er juillet 2014,
les entreprises non couvertes devront, dans le cadre de la négociation annuelle
obligatoire, négocier un accord d'entreprise mettant en place la couverture
complémentaire. Et à défaut d'accord d'entreprise, les entreprises sont tenues
avant le 1er janvier 2016, de faire bénéficier leurs salariés d'une
complémentaire collective répondant à un panier de soins minimal défini par
l'article L. 911-7 du code de la sécurité sociale répondant au cahier des
charges des contrats dits responsables et solidaires. A savoir, un panier
incluant le remboursement des prestations maladies couvertes par les régimes de
base (inclus le forfait journalier hospitalier) et la participation des assurés
aux frais en sus des tarifs de responsabilité pour les soins dentaires et
d'optique, financé à minima à 50 % par l'employeur, et dont le plafond de
prise en charge est défini par décret.
93 % des français étant déjà couvert par
une complémentaire, la mise en œuvre de ces mesures suscite débats et
interrogations de la part des organismes d'assurance complémentaire, des
organisations patronales comme syndicales, dans un secteur déjà travaillé par
des mutations profondes et dans un contexte de refondation de la politique de
santé française.
C'est pourquoi,
avec l'ambition déclarée d'accroître le niveau de solidarité de ces contrats
collectifs et de renforcer le poids de la négociation collective, la LFSS 2014
a précisé certains termes de cette procédure.
Ainsi, son
article 12ter a défini les modalités de la recommandation par les branches des
organismes complémentaires[2].
Ces organismes ne seraient recommandables que dans la mesure où la couverture
complémentaire qu'ils proposent présente un « degré élevé de solidarité ».
Ce caractère solidaire, précisé par décret, prenant alors la forme de « prestations
à caractère non directement contributif », de politiques de prévention
et d'action sociale. Afin de rester dans les clous des traités européens et de
pousser à la mutualisation des organismes, cette clause de recommandation
ferait alors l'objet d'une mise en concurrence préalable au choix définitif par
les entreprises de l'organisme.
Dans le même
temps, l'article 45 de la LFSS annonce la refonte pour le 1er
janvier 2015 du contenu des contrats responsables et solidaires, en
introduisant le principe de nouvelles règles de prise en charge des
dépassements tarifaires des consultations, du dentaire, de l'optique et de
certains dispositifs médicaux, visant l'instauration de plafonds et de
planchers dans la prise en charge des remboursements complémentaires. Ce
principe devant donner lieu à la publication d'un décret pour sa mise en œuvre
concrète, qui n'est toujours pas connu. Dispositions complétées par l'article
15ter qui prévoit une surtaxe des contrats non responsables.
Engagée depuis
janvier 2013, cette bataille du gouvernement et de certaines organisations
syndicales pour instituer la complémentaire santé obligatoire d'entreprise
n'est toujours pas achevée. Le décret définissant les nouveaux contrats
responsables, clé de voûte du dispositif, n'est toujours pas sorti ; la
première mouture ayant été retoquée ; le combat des lobbys de médecins et
des professionnels de l'optique et du dentaire n'y est sans doute pas pour
rien. De plus, l'annonce dans le cadre de la loi de finance rectificative pour
2014 d'une fiscalisation des contributions employeurs et de CE aux
complémentaires santé et prévoyance au détriment des salariés a rajouté de
l'huile sur le feu et dévoilé un peu plus la réalité des intentions
gouvernementales sur ce dossier.
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