lundi 26 septembre 2016

Tous au 56ème congrès!


Le 56ème Congrès National des Centres de Santé qui se tiendra les 6 et 7 octobre 2016 à Paris sera à l’image des centres de santé, riche de la diversité de ses acteurs. Il témoignera de leur capacité à accompagner les transformations de notre système de santé et mieux, à les inspirer, les susciter et les modéliser. Les centres de santé sont plus que jamais des outils de recherche et d’innovation au service de la santé publique et des soins primaires. Ils ont exploré avec succès des nouvelles pratiques médicales, en équipe et coordonnées. Ils salarient les professionnels de santé. Ils sont en première ligne contre les inégalités sociales de santé et intègrent soins, prévention, formation médicale initiale et recherche. Ils s’articulent avec les autres acteurs de santé et médicosociaux de leur territoire et sont attachés à la qualité et à la sécurité des soins.  Attractifs pour les professionnels de santé et notamment pour les plus jeunes, les centres de santé font aujourd’hui reculer les déserts médicaux. A l’heure des choix et  au moment d’engager des dépenses publiques, les usagers et les élus ne s’y trompent pas, appelant de plus en plus fréquemment à la création de centres de santé sur leur territoire car garants d’une offre de soins de service public, pertinente et efficiente.
Divers, les centres de santé le sont par leurs formes juridiques, leurs projets de santé, leurs équipes. Ils ont ainsi la capacité à s’adapter, rapidement, aux besoins d’un territoire et d’une population en complémentarité avec l’existant, les hôpitaux et l’offre libérale. Et dans les circonstances les plus terribles, ils sont présents. Les équipes des centres municipaux de Saint Denis et du centre mutualiste de Nice ont ainsi participé auprès des équipes du SAMU et des Cellules d’Urgence Médico-Psychologique à la prise en charge des victimes des évènements dramatiques que la France a connus cette année. Et plusieurs mois et semaines après, elles les accueillent toujours, en particulier celles souffrant de  psycho-traumatismes. C’est ce que font aussi depuis tant d’années, le Comede (Prix Jean François Rey 2015), l’Institut de Victimologie, Parcours d’Exil par exemple, trois centres de santé ayant fondé leur action sur l’accueil et la prise en charge médico-psychologique des migrants, des réfugiés et des victimes.
Si les centres de santé interviennent sur des champs différents, tous partagent une valeur que certain(e)s voudraient remettre en cause en ces temps troublés : la solidarité. Une solidarité non discriminante, qui se traduit par l’accueil de toutes et tous dans nos centres sans distinction aucune, ethnique, culturelle, sexuelle, religieuse, politique ou sociale. Cette valeur est fondatrice des centres de santé. Traduite dans le Code de Santé Publique par une définition socle, elle les rassemble dans un mouvement qui ne peut pas être morcelé. Les centres de santé sont pluriels mais constituent un mouvement homogène qui, par son originalité et la diversité de ses composantes, ouvre des perspectives d’avenir au système de santé de notre pays. Et rien ne pourra freiner l’aspiration à la création des centres de santé et l’élan observé dans tant de régions. Car, aujourd’hui l’élan est bien là, aidé par le nouvel Accord National Conventionnel en place depuis le 1e janvier 2016 et une Loi de Modernisation de notre Système de Santé (LMSS) qui a conforté les centres et les a inscrits dans des dispositifs d’avenir à l’exemple des centres de santé universitaires. Cet élan doit néanmoins être accompagné par les institutions dans le cadre d’un véritable plan national de création et de soutien des centres de santé que la population et les élus appellent de leurs vœux. Le congrès va donc être l’occasion de faire le bilan des avancées obtenues ces dernières années mais aussi de mesurer le chemin qui reste à parcourir pour les centres : de nouveaux modèles médico-économiques, de nouvelles formes juridiques des centres restent à créer de même qu’un vrai statut pour leurs professionnels de santé… Acteurs majeurs d’une révolution du premier recours qu’ils ont historiquement initiée, les centres de santé et leurs équipes attendent toujours que leur soient accordés les moyens de remplir pleinement toutes leurs missions.
Docteur Éric MAY, Président de l’USMCS