Sur le plan administratif, les choses sont claires actuellement, nous
ne sommes considérés qu’au point de vue de notre numéro FINESS, donc l’entité
est l’ensemble du centre
Des demandes sont faites auprès de la CNAM afin que nous puissions
être identifiés avec notre numéro RPPS ; sera-ce une bonne chose ? Nous
sommes actuellement pénalisés par l’impossibilité de nous connecter
individuellement pour accéder à certains services comme la déclaration Médecin
Traitant ou les déclarations d’Arrêt de Travail qui peuvent être envoyées par
internet directement à la CPAM et qui simplifient la vie des patients (et de la
CPAM).
Certes, nous sommes des « médecins comme les autres »
et certains d’entre nous pensent que nous devrions avoir strictement les mêmes
droits et devoirs que nos confrères libéraux… Mais nous revendiquons notre
différence et le fait de travailler en commun dans une structure qui nous
rassemble avec des objectifs que portent notre commune ou notre association.
Pour toutes les actions de prévention, de santé publique, nous pouvons
être une entité unique avec un référent unique ; mais pour notre activité
de soins nous sommes responsables individuellement de nos actes vis-à-vis du
patient.
Notre reconnaissance individuelle au sein des centres ne
permettra-t-elle pas une « surveillance » plus stricte de l’activité
de chacun d’entre nous par les instances (ARS, CPAM) qui contribuent financièrement,
est-elle souhaitable ou nécessaire ?
Et si l’on parlait des patients
: certains souhaitent, même au sein des centres, pouvoir revoir régulièrement leur Médecin Traitant, encore faudrait-il qu’il soit présent.
: certains souhaitent, même au sein des centres, pouvoir revoir régulièrement leur Médecin Traitant, encore faudrait-il qu’il soit présent.
Accueillir de jeunes médecins désireux de travailler moins ou
préférant diversifier leurs activités est sans doute tout à fait louable mais
pour le patient est-ce que le dossier commun partagé peut remplacer le contact
qu’il apprécie avec son Médecin Traitant ?
Certes, pour certains, et pour de nombreuses pathologies, être
consultés par untel ou untel leur importe peu mais nous sommes amenés à être de
plus en plus des confidents, des soutiens et nous devons faire preuve de plus
en plus de psychologie et de connaissance intime du patient. Pouvons-nous
assumer cette tache en étant présent dans le centre que quelques heures par
semaine ?
Est-ce que l’effet centre et dossier commun partagé permet de
compenser tout ce qui se passe entre un patient et son médecin au cours du
dialogue singulier ?
Ne devrions-nous pas réfléchir dans l’organisation de nos centres pour
tenter de conserver ce lien intime qui nous lie à nos patients ?
Ainsi donc si je répète régulièrement être convaincu que les centres
de santé sont les lieux d’exercice de la médecine de premier recours les plus
pertinents et même les plus intelligents et les plus justes pour des
patients qui cotisent tous les mois pour la sécurité sociale ; nous devrions
réfléchir à les rendre plus indispensables auprès du public en améliorant leur côté
relationnel qui peut être fait un peu défaut. Notamment, par exemple, en
reprenant les visites à domicile et les soins et prélèvements infirmiers à
domicile ce qu’ont abandonnés bon nombre de centres pour des raisons
économiques.
La concertation entre
professionnels, l’étude des dossiers médicaux en commun, la mise au point de
protocole de coopération, l’implication au sein de réunions d’autres
disciplines médicales, paramédicales et administratives fondent la pertinence
de nos structures mais nous devons nous souvenir que nous travaillons pour le
patient et prendre le patient comme base de travail et non le facteur
économique qui ne devrait pas dominer notre réflexion mais l’accompagner.
Je m’aperçois que je soulève beaucoup de questions en abordant le
thème du professionnel de santé au sein d’un centre de santé…
A nous de poursuivre la réflexion.
Denis SOLETCHNIK